Conseil Lecture #1

Rédigé par André Cabaret - - Aucun commentaire

Bonjour

je viens vous faire part d'une lecture qui m'a paru intéressante : L'insouciance, de Karine TuiL J'avoue que je n'étais pas très chaud, au départ. Une forme de méfiance peut-être? Je me suis donc un peu forcé. Eh bien, je dois dire que l'auteure fait montre d'une puissance d'évocation certaine. Le sujet est connu, je n'y reviens pas (de toute façon, dans 90% des cas, le sujet importe peu, c'est la manière dont il est traité qui compte). Les différents personnages sont présentés avec brio: qualités, défauts, failles, ambitions, doutes, chagrins et peines, tout est mis en place pour rendre les personnages vivants. Une mention spéciale pour le tout premier chapitre qui évoque le traumatisme de Romain Roller de retour d'Afghanistan. La lente dérive et la chute de l'entrepreneur François Vély sont décrites avec la précision nécessaire pour démonter l'implacable mécanique qui se met en place. J'ai été moins emballé par les histoires d'amour entrecroisées, peut-être parce qu'en comparaison des drames vécus par les protagonists elles paraissent un peu "fades", voire déplacées. Il est certain que K. Tuil possède un style qu'on pourrait qualifier  de logorrhéique ou de torrentiel, qui convient parfaitement au récit développé, mais qui, paradoxalement, nécessite d'être tenu de bout en bout. D'où certaines baisses de tension, notamment dans les relations affectives. En tout cas, on navigue dans des milieux méconnus où le simple mortel n'a pas accès, et l'on découvre un monde dont on se doute qu'il est impitoyable et qui se révèle bien tel sous la plume de l'auteure. Contrairement à d'autres écrivains qui manient ce genre de narration à bride abattue et dont on ne parvient pas toujours à suivre la pensée, ici l'enchaînement des phrases et des paragraphes obéit à une logique structurelle à laquelle le lecteur adhère : on ne se perd pas dans le dédale des intrigues, pas plus qu'on ne perd le fil du récit. Bref, une lecture roborative bien que pas très reposante !

Prise d'otages : quatrième extrait

Rédigé par André Cabaret - - Aucun commentaire

Agissant comme quelqu'un qui est seul sur Terre, il saisit le téléphone et appela le négociateur :

— J'ai une déclaration à faire.

Je vous écoute.

Pas à vous. Aux médias. J'attends.

Clotilda se demanda ce que le braqueur avait en tête. Elle l'interpella :

Que se passe-t-il, Oualid ?

Rien qui vous concerne, capitaine.

J'aimerais comprendre. Vous êtes un homme intelligent. Qu'est-ce qui vous motive ? Qu'est-ce qui vous a amené à… ?

À quoi ? À être ce que je suis ? À faire ce que je fais ?

Il eut une moue dédaigneuse :

Ça, femme, ce n'est pas à toi que je le dirai…

Et il ajouta une tirade dans ce qui ressemblait sans l'ombre d'un doute à de l'arabe.

Puis il croisa les bras et se mura dans le silence.

Troisième extrait

Rédigé par André Cabaret - - Aucun commentaire

Prise d'otages : troisième extrait :

  

Le commandant Romain, qui se tenait au courant minute par minute de la situation, avisa son supérieur, le contrôleur général des services actifs de la police nationale. C'est à lui qu'incomba la tâche délicate qui consistait à avertir le ministre de l'Intérieur du problème qui venait de surgir en périphérie du G10. Par chance, si l'on peut dire, ledit ministre était à Strasbourg. S'isolant dans un endroit discret, il écouta très attentivement le compte rendu du contrôleur général.

Merci de m'avoir informé. Je m'entretiens aussitôt avec le Premier ministre et Madame le préfet.

Comme il fallait des hommes connaissant le terrain, c'est le GIPN de Strasbourg qui fut contacté et missionné à La Meinau. Une décision prise en un temps record : il n'était pas question de laisser traîner en longueur une affaire qui risquait de ternir l'image d'un G10 consacré à la lutte contre le terrorisme !

 

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