Йжйеугк уе айт

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Je rapporte ici une citation de l'écrivain H.L. OLdie, avec sa traduction. Ce qui est dit des lecteurs est étonnamment transposable à n'importe quelle autre catégorie de personnes et d'opinions :

«Фанты для фэна»:
«В чем же они схожи: эстет с фэном?
И те, и другие, как правило, не читают ту литературу, которую ругают. Эстеты не читают фантастику, а фэны-ортодоксы в большинстве не читают всю остальную литературу. При этом, практически ничего не зная о той области литературы, которую они критикуют, обе стороны берут на себя смелость отказывать ей в литературности, говорить, что это плохо по разным причинам и критериям, и утверждать это с совершенно невероятным апломбом.
И те и другие категорически уверены в своей правоте. Может быть только так, и никак иначе, а кто считает по-другому, тот дурак.»

 

"Quel point commun y a-t-il entre un esthète (ici : un amateur de littérature) et un fan (en l'occurrence, un amateur de SF ou d'heroic fantasy) ? Ni l'un ni l'autre ne lit les textes qu'il traîne dans la boue ! Les amateurs de « vraie » littérature dédaignent la Sf ; quant aux fans, dans leur immense majorité, ils ne lisent rien d'autre. Chacun, ignorant pratiquement tout de la littérature qu'ils critiquent s'arrogent le droit de dénier à l'autre partie toute valeur littéraire, la jugent bonne ou mauvaise selon divers critères qui leurs sont propres et affirment tout cela avec un aplomb incroyable. Les uns et les autres sont absolument convaincus de la justesse de leur point de vue. Celui qui pense autrement est forcément un imbécile."

Cela ne vous fait penser à rien?

Gros ventre

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Une couverture de Charlie provoque des réactions. On y voit le président en démiurge absolu qui met sa femme enceinte.

Est-ce élégant ? Est-ce judicieux ? Est-ce publiable ? Trois questions, trois rappels : trois couvs pas piquées des vers = Tête de nœud est élu (élection de Giscard); Plus jamais ça (mort de Pompidou) ; Bal tragique à Colombey : un mort (décès du Général).

Alors il faut savoir ce qu'on veut. Ou bien la liberté d'expression est acquise, et ils ont le droit de publier ça, comme n'importe qui a le droit de trouver ça nul, con, moche, scandaleux. De la à réclamer une interdiction, c'est indigne, car cela suppose que la liberté d'expression n'est autorisée que pour certains et pas pour d'autres. Qu'elle est à géométrie variable. Qu'il faut toujours être du bon côté de la barrière, à défaut d'être du côté du manche, ou, comme dans les dictatures, du côté de la crosse du fusil, les mecs en face n'ayant que le droit de s'écraser... On peut penser ce qu'on veut de l'équipe de Charlie et le dire haut et fort? On peut détester les survivants du carnage. Mais les censurer ? Pourquoi pas crier au blasphème, tant qu'on y est ! Il y en a déjà tellement qui le réclament, ce "droit de condamner au nom du blasphème". N'en rajoutons pas. Si on a davantage peur de nos jours d'un dessin ou d'une caricature que de l'accumulation des déchets nucléaires, des menaces de manque d'eau, de la pénurie de pétrole, de la déforestation sauvage, de la montée des obscurantismes, de la surnatalité et de la rentabilité féroce, alors on est mal barré sur cette planète de fous ! Je n'aime pas tous les dessins publiés par Chalie. Au mieux, je ne les regarde pas, au pire, je m'en fous. Mais que tous ceux qui pensent qu'on devrait les passer par les armes, tous ces dessinateurs et ces choniqueurs impolis, lèvent la main, ils ont perdu... Alors oui, c'est vrai, ils étaient et ils sont encore vulgaires et grosiers, mais qu'est-ce que ça fait du bien, parfois, putain de bordel de nom de dieu de merde ! (en bon français, évidemment) ! Hugh, grand sachem a prlé.

 

Eh ben, on va rigoler

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Le problème est simple : qui que ce soit qui sorte des urnes, nous autres, les petits, les obscurs, les sans grade, nous devrons faire avec. Certains ont émis l'idée de quitter le pays si tel ou tel était élu. Un peu trop facile, camarades ! Pour aller où ? Avec quels moyens ? Si vous pouvez le faire, dites-vous que ce n'est pas le cas de tout le monde. Alors que faudra-t-il faire? Supporter, discuter, critiquer, agir chacun à son niveau et se dire que si dans cinq ans les choses ne se sont pas améliorées, ça risque de barder sec. Ce qui est étonnant, c'est que ça ne barde pas plus déjà maintenant. Il faut croire qu'il y a en France encore assez de gens qui "ne vivent pas trop mal" et qui "font tourner la machine", même si c'est au prix de privations, de sacrifices, d'espoirs déçus, sinon ça aurait déjà pété !  Chacun des candidats (et je pèse mes mots) avait telle ou telle proposition valable qui aurait pu être appliquée par tous. Mais ces messieurs-dames sont incapables de se comporter de cette manière ; pour eux, c'est tout bon chez moi, tout nul chez les autres. On voit où ça nous a menés. On ne peut que s'agripper aux bras du siège pour attendre le résultat du 7 mai, en espérant que le pire n'en sortira pas. Y aura-t-il un juge chez nous pour bloquer un décret comme l'un d'eux l'a fait pour mister T. ? Y aura-t-il des mouvements de foule suffisants pour que reculent les gens du pouvoir. Ah mais, j'oubliais ! Ils ne reculent que pour les choses importantes, et s'obstinent bêtement pour les secondaires... On fait capoter la loi savary sur l'école ? Pas grave, on a rendu le port du casque obligatoire à vélo... On baisse culotte devant la finance mondialisée ? Fi de tout ça, on a pondu une loi sur la fessée... On ne prévoit rien pour la transition écologique ? Ah mais si : on roule à 90 sur des autoroutes qui ne nous appartiennent plus et qui ne paient pas d'impôts en France!... A l'aune de ces mesures, on évaluera le prochain ou la prochaine.

Bravo monsieur E. M. !

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Le résultat des élections paraît surprendre. Pourtant il s'explique facilement. Dégoûtés de la politique et des politiciens qui, depuis des décennies, n'ont pas su voir venir les crises ni les gérer, beaucoup de gens étaient prêts à voter FN pour essayer autre chose. Pour voir ce que feraient ceux qui n'ont jamais eu les rênes du pouvoir en main. Au risque de basculer dans une société différente, voire de déclencher des conflits internes. La gauche et la droite ont failli ? Donnons une chance à MLP, peut-être qu'elle fera mieux, ou au moins pas "plus pire"... Le jeune loup Emmauel l'a jouée finement sur ce coup-là: il s'est présenté comme l'alternative au FN. Peu importe qu'il ait été au gouvernement (si peu de temps), qu'il soit issu d'un milieu aisé (en haut, ils le sont tous, à part Beregovoy qui l'a payé cher), qu'il n'ait pratiquement pas d'expérience (quand on voit ce qu'ont accompli ceux qui en ont beaucoup et qui ne leur pas à grand-chose) : il a incarné aux yeux de beaucoup cet essai d'autre chose à quoi aspirent tant de gens qui tirent la langue... Je ne suis pas un fan des jeunes loups dont les dents rayent le parquet ; on ne sait pas ce que monsieur M. pourra, voudra ou saura faire. Mais, en attendant, il a damé le pion à tout le monde, surtout à ceux qui se sont moqués de lui. Maintenant advienne que pourra, mais il va falloir qu'il continue à la jouer rudement fine s'il ne veut pas que dans cinq ans le recours au FN s'impose définitivement...

Conseil Lecture #1

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Bonjour

je viens vous faire part d'une lecture qui m'a paru intéressante : L'insouciance, de Karine TuiL J'avoue que je n'étais pas très chaud, au départ. Une forme de méfiance peut-être? Je me suis donc un peu forcé. Eh bien, je dois dire que l'auteure fait montre d'une puissance d'évocation certaine. Le sujet est connu, je n'y reviens pas (de toute façon, dans 90% des cas, le sujet importe peu, c'est la manière dont il est traité qui compte). Les différents personnages sont présentés avec brio: qualités, défauts, failles, ambitions, doutes, chagrins et peines, tout est mis en place pour rendre les personnages vivants. Une mention spéciale pour le tout premier chapitre qui évoque le traumatisme de Romain Roller de retour d'Afghanistan. La lente dérive et la chute de l'entrepreneur François Vély sont décrites avec la précision nécessaire pour démonter l'implacable mécanique qui se met en place. J'ai été moins emballé par les histoires d'amour entrecroisées, peut-être parce qu'en comparaison des drames vécus par les protagonists elles paraissent un peu "fades", voire déplacées. Il est certain que K. Tuil possède un style qu'on pourrait qualifier  de logorrhéique ou de torrentiel, qui convient parfaitement au récit développé, mais qui, paradoxalement, nécessite d'être tenu de bout en bout. D'où certaines baisses de tension, notamment dans les relations affectives. En tout cas, on navigue dans des milieux méconnus où le simple mortel n'a pas accès, et l'on découvre un monde dont on se doute qu'il est impitoyable et qui se révèle bien tel sous la plume de l'auteure. Contrairement à d'autres écrivains qui manient ce genre de narration à bride abattue et dont on ne parvient pas toujours à suivre la pensée, ici l'enchaînement des phrases et des paragraphes obéit à une logique structurelle à laquelle le lecteur adhère : on ne se perd pas dans le dédale des intrigues, pas plus qu'on ne perd le fil du récit. Bref, une lecture roborative bien que pas très reposante !

Humeur : massacrante ou euphorique ?

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Au vu de ce qui se passe tant en France qu'ailleurs, on ne sait plus trop s'il faut se réjouir de s'en sortir tant bien que mal, ou regretter amèrement qu'il n'y ait rien à faire pour améliorer les choses.

Les problèmes qui se posent à tout le monde sur la planète paraissent ultra-simples à résoudre: il suffirait d'un peu de bonne volonté, de compréhension, d'empathie et de responsabilisation. Mais tous les bons sentiments se heurtent au sempiternel refrain : ça a toujours été comme ça, ça le sera toujours.

Ah oui?

Eh ben c'est triste. Même si nous autres nous ne sommes pas le plus à plaindre...

Alors l'euphorie... euh... oui, on est en relativement bonne santé, on a de quoi manger tous les jours, on a un toit sur la tête et des amis, on a des bouquins publiés... alors vive la vie, n'est-ce pas !?

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